Description
Évocation de la vie de Jésus, de sa naissance à sa résurrection, d'après l'évangile de l'apôtre saint Matthieu. La parution en 1964 d'une reconstitution biblique réalisée par le sulfureux Pier Paolo Pasolini en a laissé plus d'un perplexe. Il y a une étrange ironie en effet dans le fait que ce film magistral, d'une pureté sans égale, soit l'ouvre d'un réalisateur engagé et homosexuel, connu pour ses positions communistes et anti-cléricales. Alors que l'année précédente, à cause de La Ricotta, sketch du film Rogopag, le cinéaste s'était vu condamner à quatre mois de prison avec sursis pour outrage à la religion d'État, il obtint pour L'Évangile selon saint Matthieu (dédié au pape Jean XXIII), le grand prix de l'Office catholique du cinéma. L'artiste n'était pas à une contradiction près. Bien que non-croyant, il était convaincu qu'à cause de son impact culturel, l'histoire de la religion ne devait pas être réservée aux religieux. Ainsi, tout en restant d'une fidélité presque exemplaire aux écrits de saint Matthieu, Pasolini s'est approprié l'Évangile. Ses partis pris de style (son fameux magma stylistique) et la présence de comédiens non professionnels (Jésus est incarné par le charismatique Enrique Irazoqui, un jeune étudiant révolutionnaire espagnol, tandis que Marie, âgée, est interprétée par la propre mère de Pasolini) ont conféré au film une extraordinaire dimension humaine. Cette succession de tableaux remarquablement filmés en noir et blanc et en décors naturels (dans le Sud de l'Italie) demeure, quarante ans après, un véritable chef-d'ouvre esthétique et un film bouleversant, dans lequel chacun peut se projeter. En 1964, L'Évangile selon saint Matthieu avait été couronné par le prix spécial du Jury au Festival de Venise et le prix de l'Union internationale de la critique tandis qu'en 1967, l'Académie des Oscars lui attribuait trois nominations (direction artistique, direction musicale et costumes du prestigieux Danilo Donati). Interactivité : 5/5 Cette superbe adaptation d'un évangile, relativement fidèle, possède un charme particulier lié à sa mise en scène bouillonnante. Pier Paolo Pasolini vient de découvrir l'utilisation du zoom et de quelques objectifs qui permettent des effets saisissants, des portraits criant de vérité, sans compter que les raccords, parfois hasardeux, et le côté naturel de l'ensemble, lié au choix de prises s'exerçant plus en fonction de ce qu'elles dégagent que de leur composition, ajoutent encore de la poésie à ce classique visuellement fulgurant et émouvant. Comme toujours chez Carlotta, la maison d'édition qui s'occupe de la réédition de l'intégrale des films de ce cinéaste enragé, les bonus ont été choisis avec un soin particulier. Ont ainsi été retenus trois films (réalisés par des spécialistes tels que Enrique Irazoqui ou Hervé Joubert-Laurencin) consacrés au réalisateur et à l'acteur principal : Pasolini, un religieux sans foi, Pasolini face à l'Église et Un christ à Cadaquès. --Hervé Comte Contre toute attente, la plus belle évocation de la vie de Jésus au cinéma (avec La Dernière Tentation du Christ de Martin Scorsese) était l'œuvre du sulfureux Pier Paolo Pasolini, réalisateur communiste, homosexuel et non-croyant. Couronné à Venise en 1964, ce chef-d'œuvre en noir et blanc est à découvrir d'urgence via cette édition DVD collector numérotée, qui propose une version entièrement restaurée et des suppléments fabuleux.
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